Je les mettais de côté avec des moyens de fortune
À 15, 16 ans, je mettais déjà de côté des objets pour les sauver, puisque c’est l’époque où le tracteur commençait à remplacer le cheval. Je suis né en 1946, j’ai quelques années passées… Les engins qui étaient utilisés par les chevaux étaient souvent détruits. Je les mettais de côté avec des moyens de fortune, abrités sous des arbres, dans la grange.
Je suis né à la ferme juste à côté, j’y ai vécu jusqu’à mes 30 ans. Ma vie professionnelle s’est dirigée vers la charpente où j’ai fait des travaux avec l’entreprise Simonin dans le monde entier. Je m’occupais du musée le samedi, un peu dans les temps libres. Arrivé à la retraite, je me suis consacré à terminer ce musée pour l’ouvrir en 2014.
Je suis vraiment très passionné pour donner des explications sur l'utilisation des objets, leur origine aussi.
J’ai toujours été ouvert pour transmettre le patrimoine, les objets, leur utilisation. C’est mon activité principale quand je suis au musée. Ceux qui viennent visiter disent que je suis vraiment très passionné pour donner des explications sur l’utilisation des objets, leur origine aussi.
J’ai eu la chance de travailler à la ferme. J’ai travaillé avec les chevaux, avec l’ancien matériel de la ferme. J’ai travaillé en forêt, j’ai fait du débardage avec les chevaux.
Je connais pas mal l’artisanat aussi. C’est le vécu qui fait que je suis documenté sur tous ces objets. Il fallait travailler depuis très jeune et participer aux travaux de la ferme.
La vie était rude, mais pas dure.
La vie était rude, mais pas dure, parce que dans les familles nombreuses, on était toujours en équipe, il y avait toujours une bonne ambiance, et puis finalement tout le monde dans toutes les fermes était à la même enseigne.
À l’époque, vraiment tout comptait, tout était calculé pour économiser.
Une journée, on faisait les foins, et puis est venue une petite tornade qui a soulevé une fourchée de foin chez la voisine qui courait après pour la récupérer. Aujourd’hui, c’est un peu différent, s’il reste un peu de foin sur les bords, on l’abandonne, mais à l’époque, une fourchée de foin avait son importance.
Je pense au moins 80%, reviennent, avec de la famille ou des amis l’année suivante.
Mes pièces favorites dans le musée, il y en a plusieurs : la cuisine avec la cuisinière à bois, l’écurie aussi, j’ai toujours conservé quelques bêtes l’été dans les pâtures, des vaches avec des cornes.
Et puis l’atelier du Maréchal Ferrand, du Forgeron, a pour moi aussi une grande importance. Ça correspond à mes ancêtres, puisque mon grand-père était Maréchal Ferrand.
Il y a des aménagements tous les jours, toutes les semaines. Les quatre machines principales de la ferme, la charrue, la faucheuse, la tourneuse pour secouer le foin, et la rateleuse pour le rattrouper, seront suspendues à la charpente, afin de libérer de la place pour d’autres scènes, notamment la boucherie à la ferme, où on tue le cochon, on fait le boudin, la saucisse, le jambon.
À tous les visiteurs qui viennent au musée, j’ai envie de leur dire venez, revenez, et puis en réalité, c’est ce qui se passe vraiment, puisque tous ceux qui viennent dans le musée, je pense au moins 80%, reviennent, avec de la famille ou des amis l’année suivante.
Je ne peux pas résister, je les récupère, je les rénove, je les nettoie, je les répare.
La collection d’objets continue toujours un petit peu. Ma femme n’est pas trop d’accord que je récupère encore des choses, parce qu’elle trouve qu’il y en a déjà beaucoup, mais j’ai encore des dons de nouveaux objets qui arrivent pratiquement chaque semaine. Je ne peux pas résister, je les récupère, je les rénove, je les nettoie, je les répare.
Il y a encore dans les greniers beaucoup d’objets qui peuvent être mis en valeur.
Le patrimoine qui a été accumulé devra subsister, devra vivre, il faut absolument trouver une solution au problème de la succession. Tous les petits musées ruraux, qu’ils soient privés ou publics, sont confrontés à ce problème de succession.
Au bout d'une semaine, dix jours, j'ai envie de rentrer et de retrouver mes sapins, ma vie dans la montagne.
Je n’ai pas eu l’occasion de partir beaucoup en vacances parce que j’ai été très occupé par la construction du musée, mais c’est vrai que je n’ai jamais envie de partir très longtemps. Au bout d’une semaine, dix jours, j’ai envie de rentrer et de retrouver mes sapins, ma vie dans la montagne. Dans ma vie professionnelle, en tant que charpentier, je suis allé beaucoup à l’étranger, donc aujourd’hui c’est vrai que je deviens un peu casanier, je reste plus dans la région.
Le musée, c'est déjà très suffisant pour s'occuper.
J’ai toujours pensé que nos moyennes montagnes étaient une destination touristique prédestinée, avec des hivers enneigés et des étés. On peut avoir des activités toute l’année.
Depuis tout jeune, mes trois objectifs c’était : le restaurant, le musée et l’hébergement. Le restaurant et le musée fonctionnent mais je n’ai pas réussi à faire l’hébergement, et puis maintenant, c’est un peu trop tard, je pense.
Le musée, c’est déjà très suffisant pour s’occuper. C’est quand même une retraite très bien remplie.
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