Immersion au Mont de Fuans, auprès de Marie-Pierre, chevrière passionnée par son métier… et son pays, le Pays Horloger. Découvrez son portrait en vidéo ci-dessous.
La traite de mes chèvres est le moment privilégié de la journée.
Ce qui me plaît dans mon activité c’est d’être en contact avec des clients et puis d’être dans la nature avec mes animaux. La traite de mes chèvres est le moment privilégié de la journée. C’est une relation particulière que j’entretiens avec elles. Elles sont vraiment très affectueuses et demandent beaucoup d’attention. J’apprécie aussi la transformation du produit, du lait en fromage. C’est bien spécifique et la transformation est toujours source de remises en question, de régularité, de rigueur.
On partait tôt le matin en tracteur, traire les vaches...
J’ai racheté cette ferme à mes grands-parents, ils étaient agriculteurs. J’y ai passé toute mon enfance, une partie de mon adolescence et puis j’ai eu la chance de pouvoir la racheter. Je suis très attachée à ce paysage qui est tellement singulier de notre région. Depuis toute petite, je venais à la ferme de mes grands-parents, j’ai toujours baigné dans l’agriculture. Mes vacances je les passais aussi avec mon grand-père. On partait tôt le matin en tracteur, traire les vaches, dans une petite loge qui est à 600 mètres de là avec des souvenirs de lever de soleil, de brume, de lait frais, de vaches qui se réveillent… ce sont de très beaux souvenirs.
Ça m'a permis de lancer mon projet et de mener à bien mon entreprise.
J’ai été couturière, en bracelets de montres haut de gamme, je suis partie travailler sur la Suisse en usine où j’ai gravi les échelons. En 2015 j’ai été licenciée. Ce licenciement m’a rendu service en quelque sorte parce que j’avais mon projet de chèvrerie depuis une petite vingtaine d’années qui me trottait dans la tête. À la suite de ce licenciement, j’ai pu rebondir, reprendre des études. J’avais déjà un diplôme agricole mais j’ai pu reprendre des études avec une spécificité chevrière avec la transformation et de là je me suis installée en 2017. J’avais la chance déjà d’avoir les bâtiments, la ferme avec les terrains, ça m’a permis de lancer mon projet et de mener à bien mon entreprise.
Si je n'avais pas eu ces hectares de terrain `{`...`}`, l'installation aurait été plus compliquée.
Je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés pour m’installer en tant que femme dans mon activité. Je trouve que j’ai été très bien accueillie par la profession agricole locale. Les agriculteurs ont été assez sympathiques.
J’avais tout de même la chance d’avoir 7 hectares de terrain en location ce qui m’a permis de me lancer. Mais je pense que si je n’avais pas eu ces hectares de terrain qui appartenaient à mes grands-parents, l’installation aurait été plus compliquée.
Quand tout va bien, on se dit qu’on fait quand même un beau métier.
Le métier de chevrière ou chevrier est un métier qui est très prenant. Il faut être vraiment passionné, avoir beaucoup de rigueur.
J’ai fait ce métier en reconversion, je ne le regrette pas aujourd’hui. Je pense qu’il faut se lancer dans un âge mûr. Il faut aller voir ailleurs, profiter, voyager et prendre de l’expérience. C’est un métier auquel on est à 100%, c’est tellement enrichissant, même s’il y a des jours où on doute, on se dit qu’on s’est peut-être trompé de voie. Quand on a des problèmes techniques en fromagerie, il faut rééquilibrer des affinages, il faut rééquilibrer des acidités, c’est complexe. On est quelques collègues chevrières, on se serre les coudes quand on a un problème, on s’appelle, on discute, on partage nos expériences. Et quand tout va bien, on se dit qu’on fait quand même un beau métier.
Dans les années futures, je rêve d'un Pays Horloger encore profondément agricole.
Le Pays Horloger est attachant, par ses paysages, ses constructions atypiques, ses belles fermes comtoises et aussi toute cette belle nature encore préservée à ce jour. Je suis particulièrement attachée à Consolation, c’est un lieu où j’ai vécu étant bébé et j’aime m’y rendre.
Quand je pars en vacances, ce qui me manque le plus ce seraient nos si beaux paysages avec les sapins, ces prairies vertes avec nos vaches montbéliardes et puis bien sûr mes chèvres.
Dans les années futures, je rêve d’un Pays Horloger encore profondément agricole où on pourra admirer ces belles montbéliardes et des chèvres, parce qu’il faut quand même une ruralité un peu mélangée. Et puis une nature qui garde ses terres agricoles en évitant de faire de grandes zones de constructions.
Mon fromage préféré aujourd’hui ce serait la buche demi affinée ou bien la petite tomette cendrée qui sont des fromages assez fleuris et qui peuvent être crémeux après. Tout dépend le moment dans la journée. Le matin, je vais plutôt manger un fromage frais, après le repas un fromage affiné et puis le soir, si on a l’occasion de boire l’apéritif, un petit fromage de fleur de sureau ou bien à l’ail des ours.
Retrouvez davantage de portraits de passionnés, habitants le Pays Horloger, qui partagent un peu de leur vie. Car avant d’être une destination touristique, le Pays Horloger est un territoire vivant, vibrant. Ces femmes et ces hommes sont le Pays Horloger tout autant que nos sites naturels incontournables ! Rencontrez-les !